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Changements climatiques Quels sont les effets possibles sur les cultures ?

Face aux aléas climatiques, à quels impacts faut-il s'attendre sur les cultures ? Eléments de réponses avec Nathalie Munier-Jolain, de l’Inra Dijon.

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(© Terre-net)

 

« Le scénario moyen prévoit un doublement de la teneur en CO2 d'ici la fin du siècle » signale Nathalie Munier-Jolain, de l’Inra Dijon. La conséquence est un réchauffement global dans 100 ans évalué à 2 à 4°C supplémentaires suivant les modèles. Au niveau des précipitations, il faut s’attendre à un excès moyen supplémentaire de 15 à 40mm/mois l’hiver alors qu’en été, le déficit moyen supplémentaire serait de 15 à 30mm/mois. Selon Nathalie Munier-Jolain, « en 2005, le réchauffement est attesté, mais des incertitudes demeurent sur les scénarios climatiques. »

Ces changements climatiques ont un impact sur la production végétale. « La photosynthèse est fonction du CO2 atmosphérique : la croissance des plantes augmente avec la teneur en CO2 augmentant ainsi le potentiel de rendement » explique Nathalie Munier-Jolain et de préciser : « Il faut cependant prendre en compte une interaction avec la température. »

2 à 4°C supplémentaires dans 100 ans

L’augmentation de la température de l’air tend à diminuer la durée du cycle de végétation. « Le raccourcissement des cycles de culture est déjà observé. Il dépend beaucoup de la température et des cumuls de température journaliers. Cette réduction du cycle est accompagnée d’un décalage du cycle » ajoute Nathalie Munier-Jolain. Le cycle durant moins longtemps, la quantité totale de rayonnement absorbé diminue et entraîne un baisse du potentiel de rendement.

Augmentation des stress abiotiques 

Face à l’évolution du climat, les impacts potentiels sont :

  • Le développement favorisé pour certains pathogènes
  • L’extension géographique des aires de répartition  de certains ravageurs et maladies
  • La vulnérabilité accrue des végétaux à certains ravageurs et maladies
  • Les modifications des relations hôtes parasites par décalage de phénologie
 

L'augmentation de la photosynthèse et la réduction du cycle de la culture ont des effets contradictoires qui vont se compenser. L'impact de l'évolution du régime pluviométrique est plus difficile à quantifier.  Un réchauffement de 1° C correspond à un déplacement de l'aire géographique d'une culture à 200km vers le nord ou 150m en altitude. « La question se pose de la nécessité d'envisager le déplacement des zones de production ou d'adapter le choix des types variétaux » souligne Nathalie Munier Jolain. Sur cet aspect, les cultures annuelles présentant un type hiver et un type printemps sont une véritable force.

 


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